Session : Protéines alimentaires du futur

La croissance continue de la population mondiale, conjuguée à l’élévation du niveau de vie résultant du développement économique, exerce un profond impact sur la capacité de l’économie mondiale à fournir des aliments favorisant des régimes alimentaires sains, et ce, de manière significativement plus durable. Les modifications du mode de vie qui influencent les facteurs de risque pour la santé et le bien-être sont souvent liées à l’alimentation et affectent la disponibilité des ressources nécessaires pour soutenir la santé à l’échelle mondiale. Ainsi, de nouveaux modèles alimentaires fondamentaux et les systèmes nécessaires à leur mise en place s’avèrent indispensables à notre époque, plus que jamais dans l’histoire de notre planète.

La production d’ingrédients protéiques, nécessaires pour soutenir à la fois l’agriculture animale et la production des denrées alimentaires, se révèle particulièrement demandante en termes de ressources. Cette production de protéines a des impacts négatifs sur les sols, l’eau et la qualité de l’atmosphère de la planète, et donc sur sa capacité à nourrir durablement la population mondiale. Heureusement, plusieurs technologies émergentes, susceptibles d’être intégrées de manière systématique au sein des chaînes d’approvisionnement mondiales, présentent un potentiel considérable pour répondre à ces facteurs de risque en matière de durabilité. Ce faisant, elles permettent d’atténuer de manière proactive les menaces pesant sur la santé globale de notre planète.

La présente présentation mettra en lumière plusieurs exemples, qu’il s’agisse de l’agriculture de production, de l’élevage terrestre et aquatique, ou de la production d’aliments destinés à la consommation humaine, qui illustrent le potentiel de réduction de ces risques en ce qui concerne la nourriture humaine durable et la santé globale de notre planète.

Les directives alimentaires mondiales préconisent un changement dans la consommation de protéines en faveur d’un régime davantage à base de plantes. Les protéines végétales dans notre alimentation proviennent de sources entières telles que les légumineuses, les noix et les graines, ainsi que de leurs dérivés tels que les farines, les concentrés et les isolats, qui sont principalement utilisés dans la fabrication d’aliments transformés.

Lors de l’évaluation de la qualité nutritionnelle des protéines végétales, plusieurs critères clés sont pris en compte. Cela inclut la teneur en éléments nutritifs, en particulier pour les nutriments importants pour la santé de la population, ainsi que la qualité intrinsèque de la protéine elle-même. Cette qualité est définie en évaluant la composition en acides aminés de la protéine par rapport aux besoins humains, ainsi que sa digestibilité et son absorption.

Plusieurs facteurs jouent un rôle crucial dans la qualité nutritionnelle des protéines végétales. Cela englobe la génétique des plantes, les conditions agronomiques et environnementales pendant la croissance, ainsi que les méthodes de traitement après la récolte. Dans cette présentation, nous explorerons l’impact de ces facteurs en mettant l’accent sur la mesure de la qualité des protéines.

La forte augmentation anticipée du nombre d’habitants combiné aux effets négatifs majeurs des changements climatiques sur la production alimentaire mondiale engendre une pression accrue pour la recherche et la transformation de sources protéiques alternatives de bonne qualité nutritionnelle et durables afin de limiter les enjeux liés l’insécurité alimentaire. Parmi ces sources protéiques, les algues et les insectes présentent des intérêts majeurs en lien avec leur valeur nutritionnelle d’intérêt, notamment du fait de leur forte teneur protéique, et leur faible empreinte environnementale lors de leur production. Cependant, l’utilisation de ces deux matrices émergentes présente divers défis pour leur secteur bioalimentaire, notamment au niveau technico-économique et de leur acceptabilité sociale. Ainsi, cette conférence débutera par des informations générales sur le marché et la composition et la valeur nutritionnelle des produits d’algues et d’insectes puis se concentrera sur les défis liés à la production d’ingrédients riches protéiques. Finalement, les enjeux d’acceptabilité des consommateurs et les leviers pour y faire face seront présentés.

Le Consortium de Viande Cultivée de l’UC Davis a été créé en 2019 et s’appuie sur des bases solides en matière de recherche et de formation en sciences alimentaires, en agriculture et en biotechnologie. Nous formons une communauté de recherche interdisciplinaire dynamique regroupant plus de 50 chercheurs travaillant sur des technologies de plateforme et des approches de recherche visant à permettre le développement de viandes et de protéines alternatives, notamment le développement de milieux de culture et de lignées cellulaires, les biomatériaux et les processus pour les structures comestibles en 3D, les caractéristiques sensorielles, les analyses technico-économiques et les analyses du cycle de vie. Parallèlement, nous travaillons en étroite collaboration avec des partenaires de l’industrie pour comprendre les besoins en main-d’œuvre de ce secteur technologique émergent, en nous appuyant sur les meilleures pratiques du programme de biotechnologie de l’UC Davis en matière de formation supérieure et de développement professionnel. Ma présentation mettra en évidence les principaux résultats de la recherche et de la formation obtenus à ce jour, ainsi que les projets futurs du Consortium de Viande Cultivée de l’UC Davis.

Le panel portera sur l’acceptabilité sociale des protéines alternatives, leur accessibilité et potentiel d’utilisation à grande échelle corrélée avec les défis et enjeux de l’industrie pour y répondre (qualité, salubrité, allergenicité, reproductibilité,  durabilité, et réglementation).