Session : Surmonter le défi de la variabilité interindividuelle du microbiote intestinal : perspectives pour la recherche et l’industrie

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Les variations interindividuelles du microbiote intestinal peuvent avoir une influence primordiale sur l’efficacité des interventions médicales et nutritionnelles. Ce phénomène représente un défi pour la reproductibilité expérimentale, compromettant potentiellement les produits établis et entravant le développement de nouvelles solutions. Découvrir les mécanismes à l’origine de la variabilité liée au microbiote est donc crucial. Bien qu’identifier les souches et les gènes clés expliquant cette variabilité demeure essentiel, comprendre le contexte écologique dans lequel ces interventions opèrent est tout aussi important.
Nous avons récemment identifié une organisation latente du microbiote intestinal humain appelée « entérobranches », qui ont le potentiel de guider les efforts futurs visant à comprendre ou à développer des solutions axées sur le microbiote – allant des probiotiques et prébiotiques de précision aux aliments fonctionnels et aux médicaments ciblant le microbiote.

Nous ingérons quotidiennement des centaines de polyphénols en consommant fruits et légumes, légumineuses, thé, café, chocolat noir, ou d’autres aliments d’origine végétale. Ces bioactifs végétaux peuvent contribuer significativement à la prévention des maladies cardiovasculaires et d’autres pathologies liées au vieillissement par des mécanismes qui sont largement étudiés. Il reste aujourd’hui compliqué d’élucider complètement leurs effets en raison de la difficulté à estimer précisément les expositions individuelles aux divers polyphénols et à leurs métabolites actifs. En effet, les profils d’exposition varient non seulement avec des choix alimentaires des individus, mais également en fonction de leurs capacités métaboliques et de leur microbiote intestinal. Les polyphénols sont en effet largement métabolisés par les enzymes intestinales et hépatiques ainsi que par le microbiote intestinal et l’on sait que des différences interindividuelles importantes existent au niveau de ce métabolisme, qui sont susceptibles d’influencer les effets de la consommation de sources de polyphénols.

La métabolomique ouverte basée sur la spectrométrie de masse haute résolution permet aujourd’hui de mesurer les centaines de métabolites sanguins ou urinaires qui proviennent directement de notre alimentation. Au travers de quelques exemples, il sera montré comment cette approche exploratoire a ouvert la possibilité de découvrir une nouvelle génération de biomarqueurs de consommation d’aliments sources de polyphénols, mais également d’étudier la variabilité interindividuelle dans le métabolisme de ces bioactifs végétaux.

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